La mise au jour sur la commune de La Chapelle-Saint-Ursin (Cher) des restes démantéelés de trois fors de potier a fait l'objet in situ d'une fouille et d'un prélèvement minutieux. L'analyse des éléments recueillis nous a permis de reconstituer l'architecture de ces structures composées d'une alandier, d'une chambre de chauffe et d'un laboratoire recouvert d'une coupole fixe. La présence en association directe avec ces éléments de fragments d'amphores massaliètes et de tessons de céramiques grecques nous indique que ce sfours ont été détruits durant le dernier quart du Ve s. av. n. ère.

A la charnière entre le premier et le second âge du Fer, l'établissement des Grandes Varennes se situait à 9km à l'ouest du complexe princier de Bourges comprenant une "résidence princière" entourée de larges faubourgs artisanux. L'émergence de ce pôle politique, commercial et artisanal entraîne un changement profond de la société où les artisans tiennent désormais une place importante en mettant en oeuvre des techniques novatrices, telle que l'utilisation du tour lent, pour produire en excédent et en série des biens manufacturés alimentant le commerce à courte et à longue disstance.

AInsi, les restes de fours associés à l'identification d'outils et de râtés de cuisson sur le site de Bourges nous permettent d'attester une production locale de céramiques. En parallèle, la mise en place sur le mobilier céramique d'une identification des traces de façonnage, la caractérisation des pâtes argileuses et la prise en compte de données métriques, se sont révélées cruciales pour la restitution des modes de production potière.