La gestion du combustible des fours de potiers à cuisson réductrice : approches ethnoarchéologiques au Portugal
Aline Durand  1@  , Jacques Thiriot  2  
1 : Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire  (CReAAH)  -  Site web
CNRS : UMR6566, Université du Maine : EA6566
Campus universitaire, Rennes -  France
2 : Laboratoire d'Archéologie Médiévale et Moderne en Méditerranée  (LA3M)  -  Site web
Aix Marseille Université, CNRS : UMR7298
5 Rue du château de l'Horloge - BP 647 13094 AIX EN PROVENCE CEDEX 2 -  France

C'est un truisme d'affirmer que le feu tient une place privilégiée dans l'organisation des chaînes opératoires techniques du travail des potiers. Malgré de nombreuses avancées ces dernières années, la question de l'alimentation en combustible des structures artisanales et des fours de potiers en particulier demeure un sujet encore peu abordé en raison d'un manque récurrent de données textuelles et d'analyses publiées ou inédites concernant les résidus de combustion. C'est le cas des fours à cuisson réductrice qui sont, jusqu'au XIIIe siècle, si majoritairement employés pour cuire la céramique commune grise médiévale. Pourtant, le charbon de bois archéologique artisanal porte les stigmates de ces pratiques qu'il faut déchiffrer en prêtant plus d'attention à des paramètres peu étudiés jusqu'à présent afin de mieux caractériser la morphologie et l'état phénologique du combustible. Et même lorsqu'on dispose de telles analyses, comme à Saint-Victor-des-Oules (Gard) ou à Cabrera d'Anoia (Catalogne), retrouver les gestes des artisans est délicat. Pourtant l'alimentation en bois est l'un des paramètres clef pour conduire la cuisson et comprendre la gestion du feu faite par les artisans. C'est pourquoi une approche ethnoarchéologique a été développée au Portugal auprès des derniers artisans européens utilisant encore ce mode de cuisson traditionnel. Durant trois ans (2005-2007), cinq potiers ont été régulièrement suivis dans leur travail quotidien, et plus particulièrement lorsqu'ils effectuaient des cuissons, et interrogés puis réinterrogés suivant une grille préalablement établie concernant le combustible et le déroulement de la cuisson afin d'améliorer l'interprétation et la lecture des vestiges archéologiques médiévaux.

 


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