Un atelier de potier gallo-romain précoce sur les communes de Bais et Louvigné-de-Bais (35)
Jean-Claude Durand  1, 2  
1 : Institut National de Recherches Archéologiques Préventives  (INRAP)  -  Site web
INRAP
2 : Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire - UMR 6566
Ministère de la Culture et de la Communication

Le site de Bais/Louvigné-de-Bais (35) a fait l'objet d'une fouille préventive réalisée par l'Inrap sur une superficie de 2,2 hectares entre avril et juin 2012. L'occupation couvre une période allant de La Tène finale (Ier siècle av. J.-C.) jusqu'au IIe siècle de notre ère. Elle se compose pour la période gauloise, de la partie occidentale de deux enclos emboîtés de plus de 100 m de côté. Ils enserrent des structures d'habitat ou d'activité artisanale : bâtiments sur poteaux, four domestique, fosses...

L'occupation gallo-romaine, située dans la moitié sud de l'emprise est constitué d'un enclos rectangulaire de 60 m de longueur par 45 m de largeur accompagné de parcellaire. A la jonction entre ces deux phases se trouve les restes des fondations en pierre d'un fanum. Dans la partie supérieure du comblement des fossés gaulois ont été installés des fours à barres ayant produit (d'après les ratés de cuisson) de gros vases de stockage et des formes ouvertes. De forme circulaire, de plus d'un mètre de diamètre, ces fours sont constitués d'un pilier central recevant les barres de terre cuite. Ils sont accompagnés de chaque côté de fosses de travail.

La fouille semble avoir livré les restes d'au moins cinq fours, mais ayant constaté que les rejets de ratés de cuisson et les rejets de barres se trouvaient systématiquement à proximité des fours, d'autres concentrations situées en limite d'emprise, laissent envisager la présence d'autres fours non découverts. De même des rejets de fours des Ier et IIe siècles de notre ère ne peuvent pas dans l'état actuel de la recherche être rattachés à l'un des fours découverts.

Les productions dont la typologie est Tène finale, aussi bien au niveau de la forme que des décors, sont accompagnées de céramiques du gallo-romain précoce : terra nigra, sigillée, céramique de Besançon, amphore de Taraconaise...

Cette phase de transition était jusqu'à présent, sur les sites bretons, difficile à dissocier de La Tène finale en absence d'importations. L'étude des nombreux rejets de cuisson de ces fours devrait permettre de mieux caractériser cette étape.

L'étude des structures en creux (en cours) devrait permettre également de comprendre l'organisation spatiale du site et peut être de mettre en évidence une chaîne opératoire portant sur les différentes phases de préparation de l'argile : décantation, épuration et de fabrication des vases avant cuisson.


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