La fouille du site du Théatre-Jacobins au Mans (Sarthe) dirigée par P. Chevet (Inrap) en 2010 et 2011 a permis de mettre au jour un quartier périurbain de la ville antique, organisé autour d'une voie et du franchissement d'un ruisseau aux abords desquels s'élèvent des construction à vocation résidentielles et/ou artisanales. Un bassin reconnu sur 3000 m² aménage le cour du ruisseau à partir du milieu du Ier siècle et est interprété comme un sanctuaire de source. A la fin de la première tranche de l'opération, un horizon daté de la Tène D2 a été identifié pour la première fois sur une fouille de la capitale de la cité Cénomane. Ces contextes, partiellement fouillés, se matérialisent par des structures fossoyées, les probables niveaux d'un premier sanctuaire des eaux et un four de potier. Ce four présente la particularité de posséder deux alandiers alimentant une chambre de chauffe équipée de banquettes latérales et d'un noyau central constitués par des vases liés à l'argile issus d'une précédente fournée ou d'un précédent four. L'unique four attesté, scellé par des niveaux de vase, se distingue par son bon état conservation. Il est pourvu de deux alandiers et sa chambre de chauffe est équipée de banquettes latérales et d'un noyau centrale constitués de vases recouverts d'argile. Les conditions de fouilles n'ont pas permis d'intégrer cette structure à un atelier ni de l'associer à des structures annexes. Ainsi, les vases utilisés dans la chambre de chauffe et le comblement du four sont les seuls témoins indirects de cette production. La céramique est exclusivement tournée et son répertoire, composé de vases bobines, vases balustres et plats à bord oblique, commun à une bonne partie du val de Loire au cours de la Tène D2. Une datation radiocarbone corrobore cette proposition chronologique.